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  • Clémentine Coupau

Clémentine Coupau - Online series

Quand j’étais enfant, je regardais « Sous le Soleil » sans vraiment aimer, mais quand même. Et tous les trucs 90’s, des sitcoms : « Hélène et les Garçons », « les Filles d’à côté »… Je crois que le grotesque et les décors me fascinaient. Et j’aimais la projection spéculée de la vie « à l’université » que présentaient les personnages (tout ce temps passé « à la cafèt »…)

Série « Sous le soleil »

Il y a deux séries construites autour de personnages de sorcières modernes que j’aimais beaucoup et que l’on regardait avec ma sœur : « Charmed » et « Sabrina l’apprentie sorcière » (surtout pour le chat qui parle). Après, en entrant dans la « vraie adolescence », vers 15 ans, j’ai commencé à regarder « Friends » et « The Big Bang Theory », mais je ne suivais rien assidûment. Ce n’était pas mon truc. On avait MTV à la maison et j’ai passé cette partie de mon adolescence à regarder des clips musicaux.

Série « Charmed »

C’est depuis que j’ai un laptop que les séries sont devenues des « compagnons ». Je n’ai jamais eu de télévision dans ma vie de jeune adulte ni d’adulte. J’ai loupé « Lost » ou « Twin Peaks » et j’ai pu me sentir parfois exclue, j’ai l’impression d’avoir raté des classiques. J’ai essayé de me rattraper un peu, notamment en regardant les premières saisons de « Lost ». Sinon j’ai regardé « Breaking Bad » intégralement. J’ai adoré « Bored to Death » son humour new-yorkais et son personnage principal, une version enchantée et bourgeoise de l’écrivain looser. « Utopia », une série anglaise en trois saisons qui explore les théories du complot. Et enfin « Black Mirror » qui présente dans des épisodes indépendants des spéculations à peine exagérées dans les rapports que nous entretenons aux technologies et notamment aux écrans.

Série « Black Mirror »

Dernièrement, j’ai regardé la dernière saison de « Girls » davantage parce que je l’ai suivi depuis le début plutôt qu’autre chose, il me fallait accompagner les personnages jusqu’à la fin. Et plus récemment, j’ai découvert « Skam » que je trouve vraiment vraiment bien. C’est une série norvégienne qui dépeint la vie d’adolescents dans un lycée et qui joue très intelligemment de l’apparition des communications inter-personnages via le smartphone et de la fine ligne de démarcation entre réel/réalité/fiction. J’ai tout regardé. En faisant un pas de côté je pense aussi à cet ovni, « Trapped in the Closet » réalisé par R. Kelly, un drama-novela hip-hopera, entièrement chanté, une narration qui passe de péripéties en péripéties. À la fois interminable et de l’ordre du génie.

Série « Skam »

En ce qui concerne les séries réalisées par des artistes, il y a deux projets qui me viennent à l’esprit. Le « From A to B through E » de Mélanie Matranga réalisé lors de la Frieze Art Fair en 2014. Les trois épisodes se déroulent sur fond de build-up de la foire londonienne et présentent un couple d’artistes à travers leurs conversations, et interrogations sur leurs vies, leur place dans le monde (et le monde de l’art) et ce qui définit leur relation.

Il y a aussi « The 6th year », dont chacun des 5 épisodes a été réalisé par un artiste différent (les scripts, inspirés d’interviews, sont tous écrits par Jay Chung et Q Takeki Maeda). Le projet date de 2013 et se définit comme un « art world drama series ». Les personnages développés sont des artistes, des commissaires d’expositions, des galeristes, des stagiaires, des assistants, des collectionneurs… La série donne à voir les interactions, interrogations, discussions de ces protagonistes ainsi que le jeu social typique du monde de l’art contemporain dans le contexte new-yorkais. Dans l’épisode 3, Loretta Fahrenholz fait jouer des enfants, des chats et des jouets creusant l’absurde de certaines de ces interactions. L’épisode 5 réalisé par Dustin Guy Defa utilise les rires en fond sonore, caractéristique des sitcoms, pour souligner le cynisme, le grotesque et l’ambiguïté de certaines situations. Le projet de série se pose comme une exploration sociologique et critique. Il pose en filigrane (par sa présence en ligne et son format emprunté à la série TV) la question de la diffusion et de l’audience.*

Série « The 6th year », épisode 5

Dans mes fichiers de projets en cours/à réaliser, il y en a un qui décrit ce qui peut s’apparenter à une web-série. Les épisodes seraient courts et en apparence indépendants. Leur interdépendance serait concentrée dans leurs co-existences sur une même page Internet. L’apparition online est un trait important. En effet, j’ai développé ce rapport aux séries : séries = online. Et j’aime la logique de co-existence dans l’utilisation d’Internet, j’ai toujours en moyenne quinze onglets ouverts, et les narrations se font dans ces juxtapositions d’espaces-temps.

Clémentine Coupau

Saison Video 2017, online programme, RETRANCHEMENT

avec Damien Jibert, Michael Barwise, Robin Labriaud, Mark Raidpere

30 octobre – 12 novembre 2017

* « The Sixth Year » est écrit par Jay Chung et Q Takeki Maeda et réalisé par

Rick Alverson

Dustin Guy Defa

Loretta Fahrenholz

Nick Mauss & Ken Okiishi

Alex Ross Perry

www.ludlow38.org/thesixthyear/


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