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Jean-Luc Dang - Tour of duty

Je me rappelle énormément des séries de mon enfance. Mais celles qui m’ont le plus marqué sont par exemple : L’enfer du devoir ou Tour of duty en VO. C’est une série qui raconte l’histoire de jeunes soldats américains pendant la guerre du Vietnam, à la fin des années soixante. Elle ne montre pas que les aspects atroces de la guerre mais dépeint aussi les problèmes humains que rencontrent, au quotidien, ces jeunes soldats.

Cette série m’avait énormément marqué, étant fils de réfugiés, car je ne savais quasiment rien de ce qu’il s’était passé. Le simple fait d’essayer de demander à ma famille provoquait une certaine gêne. Du coup, c’était un moyen pour moi d’essayer de comprendre pourquoi ma famille a quitté son pays. Comme je connaissais très peu de choses sur mes racines, je me suis mis à regarder dans l’idée de me documenter sur ce sujet. J’avais une dizaine d’années quand j’ai commencé à regarder cette série. Elle était plutôt réaliste et violente. C’était en effet pour la première fois que je voyais des gens mourir à la télévision ! A l’époque, personne ne m’interdisait de regarder quoi que ce soit.

Je pense que c’est ce qui a développé chez moi, plus tard, une certaine fascination pour la guerre ou cette thématique en général. Une dizaine d’années plus tard j’ai revisionné intégralement cette série. J’ai été un peu déçu. D’abord, parce que je me rendais compte que l’on ne perçoit pas les mêmes choses en étant un enfant ! Avec le temps et le recul j’ai bien compris que l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs mais que parfois elle peut aussi être écrite par « les perdants ».

Bell UH-1D héliportant des membres du 2e bataillon du 14e régiment d’infanterie de l’US Army sur la plantation en caoutchouc Filhol durant l’opération Wahiawa conduite par la 25e division d’infanterie. Nord-est de Cu Chi, Sud Vietnam, mai 1966.

Une autre série marquante aussi pour moi est Papa Schultz (Stalag 13) qui était diffusée durant la pause de midi ! Je me souviens que je la regardais tout le temps avant de repartir au collège. C’était une comédie se déroulant presque entièrement dans un camp de prisonnier. Il me semble qu’il y avait déjà très peu de séries traitant de la guerre à l’époque. Alors une série où l’on pouvait se permettre de rire d’un sujet aussi sérieux était d’autant plus rare. À noter que certains acteurs ont connu l’enfer des camps de concentration ou ont fui l’Allemagne nazie avant qu’il ne soit trop tard. Mais cela fait partie du genre de détails que j’ai découvert en grandissant.

« Prisonniers de guerre du Stalag 11B à Bad Fallingbostel (Allemagne), accueillant leurs libérateurs, 16 avril 1945. »

Si je devais choisir LA série de mon adolescence ça serait : Buffy contre les vampires. Elle était l’héroïne de mon adolescence. Ce qui était fascinant dans cette série, c’est qu’elle casse les clichés. En gros, c’est l’histoire d’une adolescente insignifiante qui se révèle dans la possession de pouvoirs extraordinaires. Elle existe à l’instar de la jeune fille blonde qui va dans une ruelle sombre et se fait tuer dans tous les films d’horreur. D’ailleurs le créateur de cette série expliquait que le concept de Buffy était une métaphore et qu’il imaginait le lycée comme un film d’horreur (Buffy est une lycéenne américaine). Justement, je regardais cette série quand j’étais au lycée. Une période dont je ne garde vraiment pas un très bon souvenir. Même si ce n’était qu’une fiction, je me souviens que je les enviais ces personnages. Ils avaient tous de fortes personnalités, ils faisaient partis d’un « gang ». Regarder cette série faisait partie de ces rares moments positifs de mon adolescence où je pouvais penser à autre chose que mes problèmes d’adolescent.

J’ai plusieurs séries favorites actuellement et que j’essaie de suivre régulièrement. Je les télécharge pour pouvoir les regarder sur ordinateur ou tablette et uniquement en VOSTFR (pas de télévision chez nous !). L’intérêt est de pouvoir les regarder avant leur arrivée en France. En plus, je trouve que les séries étrangères sont trop mal doublées en Français. Puis regarder des séries en VOSTFR me permet de ne pas perdre mon anglais. La dernière fois que j’ai dû parler couramment anglais c’était pendant des résidences d’artistes en Allemagne en… 2012 ! Je sais qu’il est possible de les regarder en streaming mais j’ai toujours préféré les récupérer de cette manière en téléchargement direct. Trié par année, noms et saisons un peu comme lorsque je trie les photos de mon journal photographique…

Je ne connais pas d’artiste s’étant déjà lancé dans la réalisation d’une série. Si on considère que David Lynch est un « artiste » alors peut être que je peux le citer mais je n’ai jamais vu Twin Peaks. Je pense que les séries actuelles sont en quelque sorte les reflets des sociétés contemporaines. Elles s’inspirent souvent de notre réalité (ou de notre imaginaire). D’ailleurs, je me suis souvent rendu compte qu’une grande partie des séries étaient des adaptations de livres ou romans. Les artistes pourraient très bien se les approprier ! Pour ma part, j’ai pour projet depuis quelques années de me lancer dans la réalisation d’une série entièrement autofinancée et, pour une fois, ne pas forcément faire de « l’art contemporain ».

Jean-Luc Dang

A participé à la Saison Video


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