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  • Amir Borenstein

Amir Borenstein - L’île perdue

Enfant, je passais mes vacances d’été à la maison. Mes parents travaillaient et dans l’Israël des années 80, les voyages en famille se sont limités à quelques jours à peine. Il a fallu alors imaginer un ailleurs, en rêver. « L’île perdue », une série-télé australienne, une des premières séries « étrangères » pour enfants et qui a été diffusée tous les matins à 10 h, m’a offert cet ailleurs. Elle contenait tous les ingrédients pour rêver : Le lieu - une mystérieuse île Pacifique, lointaine, paradisiaque. Les héros - cinq jeunes gens de mon âge, sauvés d’un navire pris dans une tempête, curieux aventuriers et surtout libres. Le vilain - Le Grand Quizitor, le maître de l’île qui terrorisait les indigènes vivait toujours comme au XVIIIe siècle. C’était un monde inconnu, un ailleurs à la fois géographique et temporel qui a ouvert mon champ imaginaire. Chaque épisode a créé en moi le désir de trouver des îles perdues aux coins de ma rue, sous le soleil tapant de l’été israélien.

Série « Lost Islands »

Pendant mon adolescence, j’étais accro à « Kaz », une série-télé américaine qui racontait l’histoire d’un ex-prisonnier devenu avocat. Sans doute n’était-ce pas une série de qualité. Mais un ex-prisonnier qui ne cherche que la justice, l’égalité et la vérité et parvient (bien sûr) à les trouver, est quand même inspirant à l’âge de 15 ans. J’étais impressionné à tel point que je me suis inscrit à un cours préparatoire pour des études de droit à l’université. Au premier cours la professeure, une des avocates des plus connues de Haïfa, ma ville natale, m’a bien fait comprendre qu’elle ne travaillait que pour l’argent. « Et la justice ? » ai-je demandé. « La justice je m’en fous », m’a-t-elle répondu. Cet échange marqua la fin de mon accroche à « Kaz » et de ma carrière juridique.

Amir Borenstein

Saison Video 2017, online programme,

Eiffi Weiss & Amir Borenstein – Virgile Fraisse

13 – 26 novembre 2017


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