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De l’importance de la fiction dans nos vies - Paul Heintz

Enfant, je regardais une série jeune public : Sabrina l’apprentie sorcière. Puis à l’adolescence, je n’en regardais pas.

Je ne regarde pas plus de série en ce moment. J’en regardais très souvent, il y a 8 ans avec ma copine très fan de séries, et de toutes sortes, Six Feet Under, Nip Tuck, Skins, Breaking Bad… Nous les regardions toujours sur notre ordinateur portable, assis ou mi-couché l’un contre l’autre sur le canapé ou au lit.

Seul, je n’aurais jamais regardé autant de séries. À la même période, je me rappelle de ma rencontre avec Jean-Pierre Esquenazi à Lyon 2. Cet universitaire français qui a écrit notamment Mythologie des séries télé m’a stimulé sur des questions qui aujourd’hui traversent mon travail : la réception, le partage des récits et de la fiction, la manière dont la fiction intègre nos vies.

J’ai beaucoup aimé la série Boss dont le pilote a été réalisé par le réalisateur américain Gus Van Sant. Cette série américaine raconte l’histoire du maire de Chicago qui tombe malade. Cette maladie inconnue lui provoque une extrême faiblesse, des poussées délirantes… La série raconte comment il continue à gérer la ville en cachant cette maladie et malgré elle.

Paul Heintz, Foyers, 2018

Concernant les séries tv et ce que j’en ai découvert à l’université de Lyon, elles n’ont pas à proprement parlé stimulé ma recherche plastique. Cependant ces études et la rencontre avec Jean-Pierre Esquenazi m’ont fait prendre conscience, entre autres, de l’importance de la fiction dans nos vies donc. J’aimais beaucoup la manière dont on pouvait aborder le phénomène série, davantage sous l’angle sociologique, anthropologique ou intime. Par exemple, le fait qu’une série ne soit pas un événement ponctuel comme un film mais un rendez vous qui se répète, journalier ou hebdomadaire. Devant la série on y revient. En ce qui me concerne, la manière dont on consomme la fiction m’intéresse. Comment elle intègre nos vies et ce qu’on en fait au quotidien.

Les lectures que nous proposait Jean-Pierre Esquenazi, dans le cadre de ses séminaires, ont sans doute déclenché mon attrait pour le récit, la fiction et la manière différente de les aborder. Je me rappelle des écrits de Thomas Pavel et de ceux de Pierre Schaeffer entre autres.

Table de travail de Paul Heintz pour son dernier film Foyers, 2018.

Je ne m’intéresse pas, à proprement parler, à produire des films de fictions. Mais j’organise des dispositifs plastiques qui mettent à nu les dispositifs fictionnels qui nous entourent : comment on se raconte, qu’est ce qu’une parole, un récit, la performativité du langage, comment une action raconte le glissement personne/personnage. Ma posture n’est pas celle d’un auteur de fiction, je m’intéresse beaucoup plus à l’expérience et au documentaire.

Paul Heintz

Saison Video 2017, online programme, PAUL HEINTZ - LIV SCHULMAN


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