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Marie Hendriks - Goede Tijden Slechte Tijden

Enfant, je regardais avec mon frère et ma sœur la série « Fifi brin d’acier ». J’aimais la force, la liberté et l’insolence de Fifi et le côté fantasque de la narration. Nous regardions aussi « Bassie en Adriaan », série sur un clown et un acrobate de cirque qui résolvaient des mystères et combattaient des crimes.

Adolescente, je regardais beaucoup la télé avec ma sœur pendant les vacances et les week-ends. Quand mes parents se sont installés en France, ils ont attendu que l’on maîtrise un peu le français avant d’installer un satellite pour avoir accès aux chaines Néerlandaises. Avant la maitrise du français, nous étions donc devant les AB productions : (« Hélène et les garçons », « Premiers Baisers »… etc) Il n’y avait pas d’équivalant aux Pays-Bas, de séries aussi naïves qui traitent de relations entre grands adolescents ou jeunes adultes, mais destinées à un public d’enfants et de très jeunes ados.

Nous regardions, un peu plus tard, « Beverly Hills 90210 », « Heartbreak High » (« Harltley cœur à vif »), encore des séries qui traitaient au fond de problèmes qui étaient encore loin de notre âge, mais je pense que c’est cela qui nous les rendaient attrayantes.

Marie Hendriks, POMODORI vs STARS, 2010

Lorsque nous avons eu le satellite, nous nous sommes mis à regarder « Goede Tijden Slechte Tijden », en famille. C’était un soap opera néerlandais que nous regardions en France, mais pas en habitant aux Pays Bas. Une fois installés en France, il devenait comme un lien avec notre pays d’origine et aussi un sujet de conversation avec la famille restée là-bas, également fervente et fidèle de la série. Cette série était particulièrement mal jouée, mal mise en scène et mal écrite. Il y avait peu de personnages et donc l’intrigue devenait au fur et à mesure des années, de plus en plus invraisemblable. Pour renouveler la narration, les personnages changeaient de métier, de vie amoureuse, d’amis et d’ennemis comme si de rien n’était. Par exemple le personnage de Laura commence en femme au foyer alcoolique avec un mari infidèle. Elle est à nouveau mère à plus de 45 ans, devient maitresse du frère de son mari, puis lesbienne, avocate, complice de meurtre et aussi maitresse de son fils inconnu, qu’elle aurait eu avec le frère de son mari, enfin artiste peintre… Plus tard, nous regardions aussi la série « Friends » qui était comme un moment de détente familiale durant le repas.

Actuellement mes séries favorites sont « Louie » de Louis C.K. et « Girls » de Lena Dunham. J’apprécie une certaine forme d’humour un peu cynique utilisée et le regard qu’ils portent sur notre époque. Je regarde ces séries en streaming sur mon ordinateur. La série « Louie », est basée sur la propre vie du réalisateur. Et il incarne lui-même le personnage principal qui est comme lui un « stand-up comedian » et un père divorcé de deux petites filles. On suit les déboires de la vie de tous les jours du personnage : (faire les courses, assister aux réunions de parents d’élèves, rendez-vous chez le médecin, rencontres amoureuses…) qui lui servent de base, dans ses monologues humoristiques, au comédie club. Ces histoires banales sont transformées dans l’interprétation comique qu’il fait. Puis se développent parfois à des moments inattendus des passages surréalistes. Par exemple, un matin Louie est réveillé par les éboueurs, dont le vacarme qu’ils font l’irritent. Ces sons deviennent de plus en plus présents jusqu’à ce que les éboueurs passent carrément à travers les fenêtres de sa chambre, et se servent des couvercles des poubelles métalliques comme cymbales au dessus de sa tête. Puis ils vident les ordures dans son lit et ressortent comme si de rien n’était. Et la série continue comme si c’était donc un matin normal. Louis C.K est un passionné de cinéma indépendant et notamment de David Lynch. Louis C.K réussit à inviter son idole pour la faire jouer le personnage Jack Dahl sur plusieurs épisodes du « Late Show » trilogy, de la saison 3.

« Girls » observe aussi l’absurdité de la vie quotidienne. Lena Dunham y raconte, à travers la vie de cinq amies, une vision cynique et drôle d’une jeunesse en proie aux doutes et à la désillusion. Le personnage principal Hana, joué par Lena Dunham elle même là encore, est aussi en partie inspiré de sa vie. Les situations et interactions entre les personnages sont toujours dépeintes de manière crue. Et l’on sourit des choix égocentriques, maladroits, touchants et très reconnaissables des 5 filles, à un moment de leur vie où elles ne sont ni tout à fait des jeunes filles ni encore des femmes adultes autonomes et responsables.

Je pense que ces deux séries m’intéressent car mon travail, dans lequel je me mets régulièrement en scène, rejoue aussi des anecdotes personnelles mais en les transportant dans un univers plus onirique.

Marie Hendriks

avec Louise Hémon et Léonard Martin

11 – 31 mai 2017


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