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Rossella Piccinno - Breaking Bad

J’ai pratiquement grandi avec la télé allumée presque tout le temps. Avec mes grands-mères, on regardait beaucoup de telenovelas et de soap opera, mais aussi bien des séries. Je me souviens en particulier de « l’Île fantastique », j’en adorais le décor tropical et l’idée que les gens allaient là bas vivre des rêves lucides. J’aimais bien aussi Star Trek pour le coté visionnaire sur les autres planètes. Avec mes parents, on regardait Fame tous les jours à l’heure du déjeuner. Cela a duré des années et je me demande si ce n’est aussi à cause de cela que j’ai voulu étudier les Arts du Spectacle par la suite. Je me souviens également que le soir on regardait une série qui en Italie est sortie avec le titre Samuraï Itto Ogami, mais je crois qu’en France elle s’appelle Baby Cart. Pour moi, à l’époque en tant qu’enfant, c’était un peu trop dramatique et violent mais l’histoire de ce père samuraï avec son enfant m’a beaucoup marquée. Moi toute seule, par contre, j’adorais regarder des choses plus légères comme Arnold & Willy, The Cosby show, Huit, ça suffit! et Happy Days.


Gene Levitt, L’Île fantastique (Fantasy Island), États-Unis, 1978-1984

Goseki Kojima, Samurai Itto Ogami, Japon, 1970-1976

Pendant mon adolescence, la série qui surpasse toutes les autres est sans aucun doute Twin Peaks. C’est un chef d’œuvre et je me souviens encore très bien aujourd’hui du leitmotiv musical et de cette envie folle que j’avais de goûter le gâteau de cerises de Dale Cooper. Une autre série qui m’a beaucoup plu est L’Hôpital et ses fantômes de Lars Von Trier, mais à ce moment là, j’étais désormais aux premiers années de l’université.

David Lynch et Mark Frost, Twin Peaks, États-Unis, 1990-1991

Maintenant, je ne regarde pas trop des séries sauf quand je suis en vacances. Le fait de pouvoir les regarder en ligne me fait développer une sorte d’addiction que je n’aime pas. Si je commence une série qui me plaît, je ne fais plus rien d’autre que la regarder jusqu’à ce que j’ai fini toutes les saisons. Ce n’est possible qu’en vacances. Normalement, je regarde des séries quand je suis en Italie avec ma sœur. Elle est complètement accro et elle a un compte sur Netflix. Dès que j’arrive, on choisit tout de suite une série, pas trop longue et que l’on puisse regarder ensemble, le temps de ma présence qui normalement dure une ou quelques semaines. La dernière fois, à Noël, on a vu une série brésilienne aux tons un peu orwelliens et qui s’appelle 3%. C’était superbe, mais malheureusement ils n’ont fait qu’une seule saison et l’on est donc restées un peu suspendues.

Pedro Aguilera, 3%, Brésil, 2016

Une autre série que j’ai regardée pendant les dernières vacances de Noël s’intitule Better Call Saul, réalisée par les mêmes producteurs que Breaking Bad. Comme j’avais complètement adoré cette dernière, j’ai aimé aussi Better Call Saul. Cependant rien ne peut vraiment se comparer à Breaking Bad qui est sans aucun doute ma série préférée dans l’absolu. Pendant que je la regardais, j’étais totalement dépendante et j’enchaînais la vision des épisodes jusqu’à 5 h du matin. Quand je ne la regardais pas, je vivais comme dans la même dimension. J’étais presque dans une réalité parallèle… Il faut se dire que cela se passait l’été, chez moi dans le sud de l’Italie, où la chaleur était tellement intense qu’il n’était pas difficile de se croire à Albuquerqe au Nouveau Mexique, où se déroule la série ! Heureusement que j’ai terminé le visionnement assez vite !

Vince Gilligan, Breaking Bad, États-Unis, 2008-2013

Cette série me plait avec la trame qui mélange le western au film noir, le drame social aux récits de gangsters. Le protagoniste est Walter White, un professeur de chimie très qualifié mais qui n’a pas eu assez d’ambition et d’opportunisme pour atteindre le succès mérité. Il est père de famille avec une femme douce et belle et un fils de 18-20 ans assez brillant mais avec un handicap moteur sérieux. Walter White est donc un homme normal, de la classe moyenne, un « voisin de la porte d’a côté » avec lequel on peut facilement s’identifier.

Vince Gilligan, Breaking Bad, États-Unis, 2008-2013

Un jour, il apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon en phase terminale. Il décide de se lancer dans la fabrication et dans la vente de méthamphétamine pour assurer l’avenir financier de sa famille. Il le fait avec l’aide de l’un de ses anciens élèves, Jesse Pinkman. Walter White sombre donc dans le crime et se transforme en docteur Heisenberg. En fabricant la méthamphétamine la plus pure sur le marché et en devenant un meurtrier de sang-froid en affaire avec les narcos mexicains, cet homme assez médiocre trouve en quelque sorte dans le mal son moyen d’élévation. Sur le point de mourir, le cancer qu’il porte à l’intérieur de lui-même, révèle sa propre nature : il devient enfin quelqu’un. Walter White/Heisenberg est un exemple parfait d’antihéros contemporain d’un monde irréversiblement désenchanté. Hank, son beau frère, chef de la police d’Albuquerque, vrai « héros » du récit, engage contre Heisenberg une lutte acharnée sans jamais se douter de la double identité de Walter, jusqu’à être tué par ce dernier.

Vince Gilligan, Breaking Bad, États-Unis, 2008-2013

Breaking bad est donc aussi, entre autre un drame familial, mais il est cadré comme un western spaghetti de Sergio Leone. Il porte le même paysage aride et démesuré du désert du Mexique. Stylistiquement il privilège les mêmes plans larges et le même grand angle. Visuellement c’est du grand cinéma et c’est surtout ça qui me plaît.

Epilogue :

Mo Gourmelon : Connaissez-vous des séries d’artistes ?

Rossella Piccinno : J’ai une amie artiste, Isabella Mongelli, qui a réalisé une série de vidéos qui s’appelle Surrogate proliferation. Rien à voir avec une série télé, ce sont plutôt des tutoriels … mais c’est le seul exemple réalisé par une artiste que je connaisse.

Rossella Piccinno

Saison Video 2017, online programme, PRICELESS SEA

Avec Sabine Massenet et Valery Grancher

9 – 21 mai 2017


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