Dans ce pilote des Histoires de Gaston, Gaston nous parle d’Achille et la tortue, de Bruce Lee et d’Antonin Panenka. Gérard Hernandez y raconte trois histoires posant chacune un regard inhabituel sur le mouvement, thème qui était au centre de mes préoccupations dans mes productions antérieures. Ce premier épisode fait en partie écho à ma première vidéo réalisée avec Jules Lagrange : Centre du Ciel*, un biopic sur Bruce Lee.
Ce pilote a pour but de poser les bases de la série : confronter des genres très différents, faisant un pont entre divers registres de culture. Ainsi des sujets issus de la culture populaire comme le football ou Bruce Lee sont explorés de manière expérimentale. Ils sont juxtaposés directement avec l’étude d’un paradoxe grec antique sur l’impossibilité du mouvement.
Le décalage est aussi creusé par le choix du protagoniste. En effet, même si Gérard Hernandez a pu auparavant participer à des productions expérimentales telle que le film Soleil Ô de Med Hondo ; il reste selon moi attaché à la culture populaire. Connu aujourd’hui pour être l’un des acteurs de la série Scènes de Ménage, sa présence dans « Les Histoires de Gaston » participe essentiellement à cette confrontation d’univers. Outre l’écart générationnel entre l’acteur et moi, les textes sont assez loin des préoccupations de Gérard Hernandez et peut-être de son public.
Ainsi, dans les prochains épisodes, les textes seront retravaillés par l’acteur afin qu’il nous livre sa version des histoires qui lui sont, à la base, complètement étrangères. La confrontation des genres et des registres dans Les Histoires de Gaston sera donc à l’œuvre dans son élaboration même.
* Théo Hernandez et Jules Lagrange, Centre du ciel, 2014, 8 mn 50, Saison Video 2015, catalogue, p. 12
Théo Hernandez
Saison Video 2015, 2016, 2018
